Le jour où j’ai sauté
le pas et créé mon job
Dans ces moments-là, vous voyez des signes partout : quand vous revoyez après 10 ans de silence votre ami informaticien qui s’est reconverti en boulanger, puis, quelques jours plus tard, vous tombez sur une newsletter qui parle de changement de vie. Là vous pensez très fort : « c’est un signe ! ».
Et si finalement toutes ces interprétations voulaient simplement dire que le moment était venu de bouleverser les choses ?
Ce jour-là moi j’ai décidé de créer mon job. De ne plus essayer de rentrer dans des cases préformatées dans lesquelles je ne me retrouvais pas, de donner un sens à mes réalisations. De tout simplement devenir moi-même. Ce jour-là j’ai décidé de me lancer un défi en créant mon entreprise. Et après un an d’activité, j’ai voulu partager mon expérience de cette aventure hors du commun.
Bien se connaître pour se construire
L’histoire de ma reconversion commence par un livre dont le titre a évoqué en moi un tas de choses : Créez le job de vos rêves … et la vie qui va avec . Ce recueil rassemble un certain nombre d’expériences et énonce des principes à suivre pour se sentir bien dans son job (et dans sa vie perso).
Je l’ai lu avec attention – d’autant plus qu’il est drôle! – et avec l’idée initiale d’ouvrir une librairie. Je tombe alors sur ceci : « si malgré vos rêves, envies, vous n’avez pas les compétences, passez à autres choses ». Et je n’étais pas libraire…
J’ai néanmoins persévéré et pour m’aider à approfondir mon projet, à savoir l’expliquer et le présenter j’ai d’abord effectué un petit travail sur moi en listant :
- les réalisations dont j’étais le plus fière,
- ce que j’étais capable de faire (mes compétences) dans les 3 domaines qui me caractérisaient le mieux,
- et j’ai réfléchi à mon système de valeur, c’est-à-dire, à l’équilibre que je voulais entre « passions/risques à prendre » et « confort/sécurité ».
J’ai alors su ce que je voulais vraiment et surtout comment j’allais m’y prendre. J’ai parlé de ce projet top secret à (presque) tout le monde (principe#13). L’aventure pouvait commencer, j’allais proposer mes services en qualité de chargée de communication et rédactrice indépendante.
Tester l’entreprise avant le lancement
Etant d’une nature précautionneuse, sur les conseils d’une créatrice d’entreprise (dont la réorientation professionnelle avait été, pour moi, un signe – sic), je suis entrée en couveuse d’entreprise chez Pacelor en juin 2016. Objectif : tester la viabilité de mon entreprise avant de me lancer.
La structure m’appuie (ainsi que les 150 autres créateurs qu’elle couve) juridiquement, stratégiquement et psychologiquement. Car ne s’improvise pas chef d’entreprise qui veut. Ensemble nous avons étudié le marché et élaboré le business plan.
Mais si le parachute existe la réalité économique est la même que pour n’importe quel créateur. Cette première année d’exercice a donc connu des hauts et pas mal (des tas !!!) de bas. Et c’est pas fini…
Douter c’est avancer
Je ne sais plus qui a dit cette phrase « Douter c’est avancer » mais elle est pleine de bon sens. Le doute remet en question et permet l’amélioration. Cela fait un an que j’ai peur de tout (et je n’ai pas honte de le dire) : peur de la réalité, de l’inconnu, des conséquences et décisions qu’il faut prendre. Mes nuits sont courtes mais c’est pour la bonne cause donc elles ne sont paradoxalement pas fatigantes.
Le plus difficile a été l’organisation du travail à la maison. Pfff… Après avoir tout essayé, j’ai arrêté de me prendre la tête notamment sur cette convention sociale qu’est l’imposition d’horaires de travail. Si je me suis mise à mon compte c’est pour pouvoir (aussi) aller courir dans le parc quand j’en ai envie. Les auteurs de Rework disent d’ailleurs : « les gens 10 fois plus efficaces que les autres ne travaillent pas 10 fois plus ; ils utilisent plutôt leur créativité pour trouver des solutions qui demandent 10 fois moins de travail ». Travaillons moins, mais travaillons mieux. Et puis aujourd’hui le monde et les cafés sont connectés à internet !
Les graines que l’on sème
Depuis un an, je sème quelques graines tous les jours, des contacts en réseau par ici, des conseils par là, un coup de fil à un ancien collègue, une présence à un festival… Je n’attends rien en retour. Et parfois 6 mois plus tard j’ai de bonnes surprises…
Cette première année d’exercice m’a permis de tester mon argumentaire, mes prestations, ma propre communication. Parfois ça marche et parfois ça marche pas alors je modifie.
Et je me dis : « essayer c’est déjà gagner ». Entreprendre c’est plonger dans l’inconnu, c’est flippant mais grisant. Plus on prend des coups, plus on apprend de ses leçons, plus on est motivé.
Quelques conseils valent mieux que rien :
- Si malgré vos rêves, envies, vous n’avez pas les compétences, passez à autres choses. Un grand rêve est peut être le reflet d’envies cachées…
- Vos proches sont des soutiens précieux, parlez-en avec eux. S’ils ne vous suivent pas, cela va être compliqué.
- Faites le plein d’idées, d’inspirations il existe des outils comme Pinterest qui permettent de faire des tableaux d’inspiration. Vous pouvez aussi ouvrir des pochettes et classer vos idées pour y revenir plus tard.
- Prenez du temps pour souffler, prendre le soleil, passer du temps avec votre famille, assouvir vos passions. Vous serez beaucoup plus efficace au travail.
Références :
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- Un livre : « Créez le job de vos rêves … et la vie qui va avec » de Alexis Botaya et Corentin Orsini — « C‘est ce que vous vous dites parfois en allant au boulot, tout en vous demandant s’il ne serait pas temps de changer de job, de changer de vie… »
- Un site pour développer son argumentaire de façon percutante et se positionner comme un offreur de compétences plutôt qu’un demandeur d’emploi : jobmaker — « Le premier coach digital qui accompagne les rebonds de carrière ».